SUIVI 2024 DE LA THERMIE DES COURS D'EAU EN CONTINUE - RESEAU DEPARTEMENTAL

16/01/2024

La Fédération met en oeuvre des suivis de ce paramètres plus de 10 ans les cours d'eau du département. Une volonté de structurer un réseau avec les partenaires a émergé en 2021 en lien avec l'importance de ce paramètre dans la compréhension des dynamiques des peuplements piscicoles et de la santé des cours d'eau en lien avec les autres types de suivis réalisés (suivis piscicoles, qualité...). Un réseau de suivi de la thermie des cours d’eau en continu a ainsi été structuré depuis 2022 avec les partenaires mettant en œuvre des suivis de ce paramètres (collectivités, OFB). La Fédération porte cette démarche départementale. Parmi l’ensemble des stations suivies dans le département, 70 stations ont été retenues, dont 39 gérées directement par la Fédération, 4 par l’OFB et 28 par des structures GEMAPI. 29 de ces stations se situent sur une des stations de suivi plus global de l’observatoire des cours d’eau porté par le Conseil Départemental.

Ces sites ont été sélectionnés selon différents critères:

            o Géographiques : altitude, distance à la source, contextes (6 types).

            o Qualitatifs du cours d’eau : largeur du lit mouillé, hydrologie estivale (3 classes), ombrage sur 1 km en amont de la station (4 classes),

            o Indicateurs de l’impact d’ouvrages anthropiques : débit naturel ou artificialisé, influence d’un plan d’eau (3 types).

            La liste des stations concernées est présentée sur la carte ci-dessous avec le détail des maître d’œuvre locaux :

Différents types d'enregistreurs sont utilisés. Ceux-ci enregistrent une donnée de température toutes les heures et sont placés en continu sur les stations définies.  Description de l'image

La mise en oeuvre de ce réseau représente une des actions aujourd'hui phare de la Fédération dans ses missions de connaissance en parallèle des suivis des peuplements piscicoles. 

Les résultats de quelques variables sont présentés dans le tableau ci-dessous :

 

       En premier lieu le % de temps durant lequel la température de l’eau mesurée est dans la plage de confort de la truite commune (4 à 19°C) permet d’observer certaines tendance inter-stations. Certaines stations comme la Jordanne à Aurillac, l’Authre à Ytrac, l’Arcueil à Montchamp présente des taux de plages de temps favorables inférieur à 90% à l’inverse de l’ensemble des autres sites où ce taux reste supérieur en 2024. Certaines stations présentent des thermies favorables toute l’année 2024 (Lagnon et Rau de Marzes). La station du Lagnon à Auzolles Bas qui ne présente que 81,3% de températures favorables est particulière dans le sens où se sont les températures hivernales en 2024 qui ont été limitantes avec des valeurs proches des 0°C alors que la thermie estivale reste excellente.

 

 % de temps favorable à la truite commune par station en 2024

 

      Les températures moyennes calculées sur les 7 et 30 jours consécutifs les plus chauds renseignent également sur l’adéquation des conditions thermiques avec les exigences de l’espèce la plus sensible du cortège piscicole, la truite commune. Certaines stations de tête de bassin versant hors contexte de plateau d’altitude présentent des profils thermiques très favorables avec des valeurs inférieures à 17°C pour la Tm7Jmax et 16°C pour la Tm30Jmax : Impradine, Lagnon, Siniq, Lagnon. A l’inverse des stations situées à l’aval des bassins versants ou sur des plateaux d’altitude se distingues avec des valeurs élevées, supérieures à 19°C pour la Tm7Jmax et 18°C pour la Tm30Jmax : Authre aval, Jordanne aval, Monzola, Bertrande aval, Auze intermédiaire, Pontal, Arcueil aval, Rioumau… Ces dernières valeurs sont importantes et ont des incidences sur la survie des individus et donc la dynamique des populations de truite commune ou de chabots. A l’inverse ces valeurs vont favoriser certaines espèces plus thermophiles comme le goujon, le vairon ou encore le chevesne.

      Sachant que l’été 2024 a été plus arrosé que les années précédentes, les températures des cours d’eau relevées mettent en avant que la thermie est une variable aujourd’hui prépondérante à prendre en compte dans la compréhension des dynamiques piscicoles actuelles, de nombreux cours d’eau du Cantal présentant des profils thermiques peu favorables aux espèces cryophiles comme la truite commune ou le chabot.

 

 Graphiques présentant les valeurs des températures moyennes sur les 7 et 30 jours consécutifs les plus chauds relevées en 2024

      La thermie 2024 a donc été globalement plus favorable sur l’ensemble du territoire par rapport à 2022 et 2023 avec des températures moyennes sur les différentes plages (journalières, 7 et 30 jours consécutifs les plus chauds) sensiblement inférieures. A contrario les pics horaires maximum atteints sont similaires à ceux observés les années précédentes. On note également que la durée de la phase embryo-larvaire (reproduction à l’éclosion) pour la truite commune a été plus courte de 2 semaines en moyenne (Jordanne aval, Pontal, Bertrande aval, Bertrande, Auze intermédire (voir graphique ci-dessous)) par rapport à 2023 du fait d’un hiver globalement doux.

 

 La réalisation de cette mission est soutenue financièrement :

 Description de l'image